« Ma découverte du triathlon de la Côte d’Émeraude »

Retrouvez le récit de l’aventure vécue par Guy, bénévole signaleur sur les parcours de l’édition 2023 du Triathlon Dinard Côte d’Emeraude – Lepape.

On dit que l’on peut tout faire, voire n’importe quoi, quel que soit son âge. S’enthousiasmer à 10, 20 ou… 70 printemps. S’émouvoir, s’étonner, rebooster ses envies, ses ambitions. Le tout généré par de belles et parfois incroyables rencontres. Un bonheur qu’offre, par exemple, le choix d’endosser la fonction, c’en est une, de bénévole.

C’est ainsi qu’à l’orée de mes 73 ans, je suis tombé dans la marmite de cette potion magique, en rôle et place de signaleur sur le triathlon de la Côte d’Émeraude. Imaginez ma fierté, quand le premier jour, accueilli par mes pairs, de charmantes dames m’offrirent : sifflet, tee-shirt floqué aux couleurs des partenaires de l’événement, pancarte verte et rouge, en guise de feux de croisement routier. J’entrais dans les coulisses avec, sans grande prétention, cette douce impression d’être utile. Je retombais en enfance sur cette digue des Longchamp, à Saint Lunaire, transformée, comme par magie, en enceinte sportive vertigineuse.

Endroit irréel, haut en couleurs avec, en toile de fond, la mer…. Sur terre : des centaines de vélos et d’athlètes à perte vue. On y humait l’Algipan, enivrant, pétri à la bonne odeur de la saucisse grillée émanant du village « exposants / coureurs ». On y était baigné dans la merveilleuse alchimie des cris de supporters, d’enfants joyeux, d’athlètes, petits et grands, champions, bardés de titres ou non, rayonnants de joie, de fierté de pouvoir se dépasser.

Ceci dit, j’avais oublié qu’endosser le costume de signaleur nécessitait un minimum d’apprentissage. J’ai dû revoir, moi pauvre Dinardais, ma géographie sur Saint-Lunaire et ses environs, déchiffrer, à mon âge canonique, des données logistiques en longitude et latitude et, j’en passe et des meilleurs. D’autant, que les « gentils organisateurs » avaient sérieusement pimenté mon programme avec des vacations diamétralement opposées :  entre les beaux boulevards du Décollé ou de Kerpezdron, en passant par le parking des pêcheurs à Saint-Briac, pour terminer dans la « Pampa de La Negrais.

Dernière destination qu’il m’aura fallu des heures à géolocaliser. Là où je suis resté isolé pendant une bonne demi-journée. Heureusement, où, comme chaque jour, on m’avait offert vivres et boissons. Au « Triathlon », on a un grand respect pour les bénévoles. La « Pampa » : perdu au beau milieu d’un croisement sur lequel j’eus, pour seuls compagnons : les athlètes me remerciaient, au passage, de mon engagement. Quelle classe ! Voire une petite dizaine de « locaux », surtout intrigués par mon accoutrement, mon panneau de signalisation en mains. Certains ont pu me prendre pour une « extra-terrestre », d’autres ont cru que j’avais été dépêché là pour juguler un incident majeur dans leur charmant petit Hameau.

Les grands boulevards où j’ai rencontré des gens bien éduqués, heureux de voir Saint-Lunaire s’animer, polis et respectueux de mes consignes : Nicolas Hulot, en tête. Aux ordres, à mes coups de sifflet.

Respectueux, comme les touristes, venus pique-niquer dans le cadre idyllique du parking des pêcheurs à Saint-Briac, le jour de la course cycliste, et que j’ai « condamné à assignation » pendant près de quatre heures. Et ce, au terme, d’échanges mutuels et compréhensifs, constructifs, pour devenir très amicaux… conclus au tour d’un pot de l’amitié… sur place. J’en ai raté la galette saucisse, au parc des bénévoles.

Qu’importe, ce « Triathlon » est le creuset de l’amitié, de la rencontre, du partage sans calcul. Pour deux belles journées d’oxygénation et d’apprentissage du « vivre-ensemble »

L’âge avance, mais je croise les doigts pour revivre de tels moments privilégiés. Merci à tous.

Guy Fichet